NOTES

 

C'est le souvenir déformé d'une chose vue à l'Arsenal -et non à l'Hôtel de Ville- de Lucerne, visité par Hugo lors du voyage de 1839. Ces lignes sont à comparer, d'une part avec les notes prises sur place (ms 13391, f° 183):

« 16 septembre

Arsenal de Lucerne. - Canons battus de la pluie à la porte. - Première salle paysan en habit de Sempach. [...] Salles supérieures: beaux vitraux des 16° et 17° siècle [...] Piques. Pertuisanes. A en croire le guide, tout est de la bataille de Sempach. Bottes de flèches de Marignan. Figures grotesquement peintes de Winckelried, de l'avoyer Gundoldingen et du duc d'Autriche. - Cotte de maille du duc. Masse d'armes de Winckelried, à la main du bonhomme de bois. Collier pour l'avoyer [Dessin], collier pour les paysans qu'on prendrait [Dessin]. J'ai essayé le collier destiné à l'avoyer. »

Et d'autre part avec la page concernant l'Arsenal du guide illustré Lucerne et ses environs (Lucerne, 1821, p. 22):

« L'Arsenal date de l'an 1568. [...] En fait d'antiquités dignes d'être remarquées, on y trouve encore la cotte de maille, que portoit le duc Léopold d'Autriche à la bataille de Sempach; l'armure entière du fameux baillif Landenberg, le carcan destiné par les Autrichiens, avant la bataille de Sempach, à l'avoyer Gundoldingen de Lucerne; le casque de fer et l'armure du réformateur Ulrich Zwingli de Zurich, qui fut tué en 1531 [...]. »

Apparemment, le carcan -ou « collier »- destiné à l'avoyer de Lucerne, et « essayé » par Hugo, s'est transformé, dans son souvenir, en casque à pointe intérieure. Le dessin justifie ce glissement.